Archives de catégorie : Piétonnier

Les avantages et inconvénients du semi-piétonnier d’Ixelles, une opinion d’Elisabeth Moulaert, Institut Saint-André (Ixelles)

Pourquoi un piétonnier à Ixelles ? Quels avantages ? Quels inconvénients ?

D’abord au centre de Bruxelles, ensuite à Ixelles, les piétonniers deviennent des projets de plus en plus mis en avant par les différentes institutions dirigeantes. Mais pourquoi si soudainement ? Et quels sont réellement les avantages et inconvénients de ces projets ?

Tout d’abord, commençons par situer le projet. Le piétonnier sera situé sur la Chaussée d’Ixelles de la Porte de Namur jusqu’à la place Fernand Coq, dans un premier temps. Par la suite, le réaménagement s’étendra jusqu’à la Place Flagey. A la base, ce projet voulait améliorer les conditions de circulation dans le quartier de la Chaussée d’Ixelles et aussi de la ligne 71, actuellement un bus faisant le trajet de De Brouckère jusqu’à Delta.

La chaussée d’Ixelles est un axe hautement fréquenté par de nombreux automobilistes chaque jour pour aller jusqu’à leur lieu de travail et retourner à leur domicile. Le trafic y est donc très dense par moment et les usagers peuvent y perdre beaucoup de temps. Ce trafic se fait également fort ressentir dans la fréquentation des bus de la ligne 71 qui sont bondés et retardés. C’est pour cela qu’un projet de tramification de cette ligne avait été envisagé. Cependant, le projet n’a pas abouti à un accord entre les différents partis qui a donc mené à l’abandon du projet. Le principal partisan de la tramification de la ligne 71 était la région de Bruxelles-Capitale et les principaux opposants étaient les commerçants.

Pour trouver une solution aux bus bondés et ralentis dans le trafic aux heures de pointes, les politiciens ont trouvé une autre solution : aménager une zone semi-piétonne sur la Chaussée d’Ixelles. Cette zone semi-piétonne est réservée aux bus, aux taxis, à certains véhicules de livraison, aux vélos et aux piétons en journée et pendant la semaine et est ouverte aux voitures le soir.

Le semi-piétonnier présente, comme tout grand projet de réaménagement du territoire, des avantages et des inconvénients.

Un des avantages de ce semi-piétonnier est l’élargissement des trottoirs pour attirer plus de piétons à venir se balader sur cet axe commercial. L’augmentation prévue du nombre de piétons et de visiteurs aura donc une influence sur les commerces qui auront potentiellement plus de clients.

De plus, les autorités auraient l’intention d’autoriser les commerces à ouvrir le dimanche. Si cette mesure est effectivement adoptée, le quartier pourrait obtenir le titre de zone touristique ce qui attirera encore un peu plus de monde dans les boutiques.

Cependant, pendant les travaux les commerçants n’ont pas facile à garder leur clientèle qui n’a pas d’accès facile aux magasins et au parking. La combinaison de ces deux facteurs – accès aux commerces et parking difficile – a entrainé une chute de fréquentation du quartier et par conséquent, de nombreuses boutiques ont dû mettre la clé sous la porte. Et notons tout de même que le problème du parking dans le quartier après les travaux n’a pas encore totalement été résolu.

En outre, le chantier a un coût considérable – 10 millions d’euros – et durerait environs 8 mois. D’après les dernières annonces officielles, le chantier aurait pris de l’avance car certains acteurs travaillent les week-ends, mais par conséquent le budget aurait augmenté de 250.000 euros.

Pour conclure, le semi-piétonnier de la Chaussée d’Ixelles est un projet qui a pour but d’améliorer les conditions de circulation sur cet axe très fréquenté et de redynamiser le quartier, même s’il y a de nombreux inconvénients tel que le coût du chantier, les impacts des travaux sur les commerces et le manque de places de parking dans la zone concernée.

Une opinion d’Elisabeth Moulaert, élève de 6eme année à l’Institut Saint Andre

Le piétonnier bruxellois : opportunité ou désastre pour les commerçants ?, Cléophée Bernard, Institut Saint-André (Ixelles)

Une analyse de Cléophée Bernard, élève de 6B de l’Institut Saint Andre

Il y a presque trois ans, les travaux dans le centre de Bruxelles dans le but de créer un espace piétonnier débutaient. Depuis lors, ce piétonnier bruxellois (toujours inachevé) a suscité de nombreux débats, notamment quant à l’impact de ce dernier sur les commerçants de la zone. En effet, ce piétonnier censé rendre le centre-ville plus écologique et agréable, ne porterait-il pas toutefois préjudice aux commerçants ? C’est la question à laquelle les élèves de l’Institut Saint-André d’Ixelles ont tenté de répondre.

Tout d’abord, notons que la situation économique du centre-ville avait déjà été aggravée à cause des attentats de Bruxelles, des problèmes des tunnels bruxellois et du lockdown. Le piétonnier ne semble pas arranger la situation. Au contraire, le nombre de faillites est en augmentation. (1) Ce sont surtout les travaux toujours en cours qui ont des impacts néfastes sur les revenus (réduction de 20 à 45% du chiffre d’affaires) des magasins car l’accès y est réduit. La fréquentation des commerces est donc en baisse. 2 Dès lors, il n’est pas étonnant d’apprendre que seuls 12,4 % des commerçants déclarent que le piétonnier a eu un impact positif sur leur fréquentation. (3)  Pour faire entendre leur mécontentement, certains commerçants comme l’ASBL « Association des commerçants du Centre-Bourse » ont introduit un recours le 7 août 2016 contre l’aménagement des boulevards du centre.   

De plus, la fréquentation des commerces et lieux de restauration semble s’être déplacée vers les quartiers plus excentrés et la périphérie. Les habitants étant dérangés par lestravaux du centre ne prendraient plus la peine de se déplacer, resteraient dans leurs quartiers et les commerces de ces zones. Les boutiques et restaurants du centre-ville dépendent donc principalement du tourisme restant tandis que les commerces de la périphérie profitent grandement de la situation car les clients s’y retrouvent nombreux. (4)

Néanmoins, le piétonnier n’est de manière générale pas considéré comme un mauvais projet, même du point de vue du secteur économique. Il apparaît effectivement grâce à des enquêtes de satisfactions réalisées par Atrium qu’un commerçant sur 2 et 7 clients sur 10 sont en faveur du concept de piétonnier. (5) Ce n’est donc pas le piétonnier en lui-même qui pose un problème mais bien comme mentionné ci-dessus ses conséquences actuelles. Ainsi, comme certains l’ont déjà mentionné, il faut penser sur le long terme et non sur le court-terme. Si le piétonnier et ses actuels travaux sont aujourd’hui responsables d’une diminution du chiffre d’affaires de nombreux commerçants, il ne faut pas oublier qu’il faut non seulement le temps que les travaux s’achèvent mais également le temps que les mentalités changent. En effet, les gens qui avaient tendance à prendre leur voiture pour le moindre déplacement se trouvent maintenant obligés de changer leurs habitudes et de privilégier les transports en commun ou encore la marche. Ce bouleversement dans la vie quotidienne nécessite forcément un peu de temps, patience ! (6)

Enfin, en ce qui concerne l’aspect pratique, les commerçants ont accès à leurs magasins en voiture de 4h à 11h du matin. Il n’y a donc pas de soucis de livraison. Ceci nous permet de dire que le piétonnier n’a pas été pensé en oubliant totalement les besoins et intérêts des commerçants. Car il ne faut toutefois pas oublier que ces derniers se sont en effet plaint de ne pas avoir été concertés durant les discussions et la mise en place du projet alors qu’ils sont pourtant tout à fait concernés. Mais il y a malgré tout de l’espoir pour que les désagréments actuels liés à l’achèvement du projet et au temps d’adaptation ne soient que temporaires et que les plaintes s’estompent puisque les travaux devraient prendre fin en 2019 ! 

Pour conclure, nous pouvons dire que le piétonnier est aujourd’hui sujet à de nombreuses critiques de la part des commerçants qui ont peur (non sans raison) pour leur situation économique. Mais ces critiques sont surtout dues aux travaux encore inachevés occasionnant une inaccessibilité et donc une fuite des clients. Il faudra donc être patient et attendre l’aménagement complet du piétonnier pour pouvoir peut-être observer un retournement de situation. Aménagé, le centre-ville est censé devenir beaucoup plus attractif pour les bruxellois et les touristes, ce dont les commerces pourront pleinement profiter. Ce piétonnier qui ressemble aujourd’hui à un désastre économique se révélera sans doute être une opportunité commerciale et un bol d’air frais dans une capitale pour le moment polluée.

1 Source : https://www.rtbf.be/info/economie/detail_forte-hausse-du-nombre-de-faillites-en-maiparticulierement-a-bruxelles-attentats-tunnel-et-pietonnier?id=9622858

2 Sources : https://www.rtbf.be/info/regions/bruxelles/detail_pietonnier-a-bruxelles-le-ras-le-bol-descommercants-apres-deux-mois-et-demi-de-travaux?id=9780862.

et http://www.lalibre.be/economie/libreentreprise/bruxelles-quels-commerces-sont-les-principales-victimes-du-pietonnier5723783c35708ea2d501a1c1

3 Source : http://www.lalibre.be/regions/bruxelles/pietonnier-une-etude-confirme-l-absence-d-impact-positifpour-les-commercants-5630eaea3570e5f527fabc35

4 Source : http://www.lalibre.be/economie/libre-entreprise/pietonnier-bruxellois-les-quartiers-excentres-n-ontjamais-autant-fait-le-plein-571e5ac235708ea2d4e2f952

5 Source : http://www.didiergosuin.brussels/fr/news/economie/le-pietonnier-passe-douloureusement-sonpremier-grand-oral

6 Source : http://www.lalibre.be/regions/bruxelles/non-le-pietonnier-bruxellois-n-a-pas-que-des-ennemis57208ba935708ea2d4ef89e1

Le piétonnier de Bruxelles, Matthias Colboc, Institut Saint-André (Ixelles)

Une analyse de Matthias Colboc, élève de 6D de l’Institut Saint-André d’Ixelles.

A lui seul, le projet du piétonnier de Bruxelles semble incarner les aspects les plus médiocres de la politique de travaux publiques de la capitale ; mauvaise communication entre les riverains et les autorités commanditaires du projet, travaux longs et intempestifs, complications quant à la fluidité du trafic, etc, … Mais pourquoi ce projet, qui part d’une excellente intention, est-il la cible de tant de critiques ?

Tout d’abord, le projet du piétonnier de Bruxelles est le fruit d’une réflexion mûre et bien venue : limiter l’accès des voitures au centre de Bruxelles. Cette décision permettrait de réduire l’usage de automobiles dans la capitale belge et de favoriser d’autres moyens de transport (vélo, transports en commun, …) rendant ainsi l’air de Bruxelles plus respirable, premier pas vers une ville propre et verte.

Cependant, Bruxelles, telle qu’elle est aujourd’hui, est une ville qui réclame presque l’usage de la voiture ; les transports en commun ne sont pas assez présents et accessibles, les trains souvent en retard, les pistes cyclables trop peu nombreuses et les routes tellement souvent en travaux qu’on en vient même à oublier le trajet initial de certains bus et trams tant ils sont déviés. Même si le projet de piétonnier ne touche qu’une certaine partie du centre de Bruxelles, une ville qui décide de limiter l’accès aux automobilistes se doit d’offrir une contrepartie.

Par ailleurs, les riverains, ceux-là mêmes qui doivent endurer des mois de travaux sur le pas de leur porte, n’ont presque pas été concertés ou même contactés lors de la mise en place de ce projet. Cette conduite des autorités responsables est inadmissible car il va de leur devoir, d’une part, de s’assurer du confort et conditions de vie des intéressés (conditions de vie aggravées par les nuisances sonores, les poussières causées par les travaux …) et d’autre part, de faire leur politique en fonction de leurs concitoyens, et non les écarter de toute décision politique les concernant directement.

Aussi, les commerces des environs ont terriblement souffert de cette période de travaux. Comment voulez-vous maintenir un commerce à flot lorsque personne ne passe devant ? Il est impossible de tenir un restaurant ou un commerce dans une rue en chantier, si bien que certains ont été contraints de fermer leurs portes.

À cela s’ajoutent le prix des travaux (autour de 10 millions d’euros) et la durée du projet (7 mois à l’origine, mais le retard s’est accumulé). Comment demander sans cesse à des gens de payer pour des travaux qui n’en finissent pas ? C’est sans doute cela qui exaspère l’ensemble des concitoyens, et surtout les riverains, victimes directes des travaux sans fin.

Néanmoins, ce projet n’a pas que des mauvais aspects. Il permettra notamment d’offrir une plus grande place aux piétons dans Bruxelles, permettant la floraison de commerces en tout genre le long du piétonnier. Il permettra aussi d’entraîner les Bruxellois à considérer d’autres moyens de transport que la voiture.

Bien que ce projet subit de vives critiques, il est nécessaire pour Bruxelles d’effectuer sa transition écologique. Le plus difficile était de lancer la machine, espérons maintenant que d’autres projets suivront dans les années à venir et que les mentalités des gens évolueront, poussant toute la société vers des moyens de transport plus respectueux de l’environnement.