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L’immigration ruine-t-elle la Belgique ? L’opinion de la classe de 5ème et 6ème sciences sociales à La Brise (Watermael-Boitsfort)

Le premier argument contre l’immigration, notamment en Belgique, est le coût qu’elle engendre. Idée fondée, ou cliché ?

L’arrivée, « en masse », comme le mentionnent certains médias, de migrants, inquiète une partie de la population. Tant au niveau politique qu’économique, la migration est aujourd’hui au cœur de toutes les discussions. Alors, oui ou non, l’immigration fragilise- t-elle notre économie ?

Tout d’abord, il faut faire la distinction entre les immigrés, riches, qui viennent pour éviter le fisc dans leur propre pays et les immigrés qui fuient les guerres et la misère. Si les uns et les autres n’entraînent évidemment pas les mêmes coûts, les aspects moraux de ces 2 types de migration sont à prendre en compte dans notre réflexion. C’est surtout ce deuxième type d’immigrés qui va retenir notre attention.

Selon nous, penser que l’immigration ruine la Belgique, c’est oublier une partie de notre histoire qui s’est construite notamment grâce à l’immigration italienne ou d’Afrique du Nord. Ce phénomène a contribué au développement de notre économie. Les emplois que les Belges ne souhaitaient pas occuper étaient dévolus aux étrangers. C’est encore le cas aujourd’hui, même si c’est souvent dans le cadre d’un travail « au noir », tant que ces migrants-travailleurs n’ont pas été régularisés. Toujours est-il que nombre d’entre- eux participent à l’économie du pays. Et lorsque leur séjour est autorisé et qu’ils travaillent légalement, ils paient des impôts. Il ne tient qu’à l’État de régulariser massivement les étrangers : d’une part, ils gagneraient leur vie, et d’autre part, ils verseraient des impôts. Le problème n’est donc pas la migration, mais la non- régularisation…

Au-delà de ce recadrage, de manière étonnante, on constate que l’immigration est

créatrice d’emplois. En effet, par exemple, 287 postes sont à pourvoir au sein d’organisations comme la Croix-Rouge ou Fedasil, qui œuvrent pour les migrants. Ainsi des infirmières, des assistants sociaux, des éducateurs spécialisés ou encore des intendants sont des métiers très sollicités dans le secteur de l’aide aux migrants. De plus, la simple présence d’étrangers sur notre territoire fait grimper la demande de biens et services, et donc engendre de l’emploi. C’est pourquoi, on constate qu’un afflux de migrants n’a pratiquement pas dans l’ensemble d’effet sur le chômage, certaines études le prouvent.

De plus, si l’on adopte une vision à long terme, il faut savoir que notre population est vieillissante et que l’apport d’une main d’œuvre jeune, cotisant à la sécurité sociale constituera un rempart contre la difficulté de payer les pensions à l’avenir.

Selon certaines études macro-économiques, l’augmentation de la diversité aurait des bienfaits sur les revenus, la productivité et l’innovation, ce qui n’est pas non plus négligeable.

Enfin d’une manière plus prosaïque, le « coût » d’un demandeur d’asile est de 7€ par jour, et il a droit à une aide matérielle uniquement, via un centre d’accueil. Si le migrant se trouve en centre fermé, il coûte une quarantaine d’euros par jour. Lorsque le demandeur d’asile obtient le statut de réfugié reconnu, il peut obtenir le revenu d’intégration, c’est-à-dire la même somme que tout belge qui se trouve dans le besoin et qui fait appel au CPAS. Il semblerait que seuls 2 réfugiés sur 5 demandent l’aide du CPAS.

Revenons à notre question de départ : l’immigration ruine-t-elle la Belgique ? Bien des personnes acquiesceront à cette question, mais pour qui sait observer le phénomène de la migration sous ses diverses facettes, il semble bien que celle-ci nous enrichisse économiquement,…et humainement !

5 et 6èmes sciences sociales – Athénée d’Auderghem – Implantation de La Brise